RĂ©sistantĂ LibĂ©ration-Nord arrĂȘtĂ© Ă Brest le 14 fĂ©vrier 1944 pĂšre du RĂ©sistant RenĂ© SALAUN dit Capitaine BECAMEL; Il se trouve dans le dernier convoi parti de Rennes le 3 aoĂ»t 1944 Ă destination de l'Allemagne. Il s'Ă©vade Ă Belfort. Source "Brest Rebelle 1939-1945". SALAUN Louis est nĂ© le 24 avril 1918 Ă Paris 15 Ăšme.
Le Mur des Noms, MĂ©morial de la Shoah Corinne Bouillot. Le projet de pose de Stolpersteine dans lâagglomĂ©ration rouennaise vise, outre ses objectifs mĂ©moriels, pĂ©dagogiques et citoyens[1], Ă impulser de nouvelles recherches sur des victimes de la Shoah tout en valorisant les travaux existants. Rendre un hommage individuel aux victimes, auxquelles la pose de ces pavĂ©s commĂ©moratifs redonne un nom et une identitĂ© devant leur dernier domicile, nĂ©cessite souvent de complĂ©ter les donnĂ©es biographiques disponibles â par exemple celles que lâon trouve sur la base en ligne des victimes du MĂ©morial de la Shoah[2]. Entreprendre ou faire connaĂźtre des recherches sur des victimes sâinscrit dans un processus dâindividualisation de la mĂ©moire de la Shoah auquel Serge Klarsfeld a largement contribuĂ© pour lâensemble de la France en Ă©tablissant la liste des personnes dĂ©portĂ©es avec mention de leur adresse au moment de leur arrestation[3]. Dans la mise en Ćuvre du projet des Stolpersteine Ă Rouen, nous entendons toutefois par derniĂšre adresse », conformĂ©ment aux choix de lâartiste Gunter Demnig, le dernier domicile librement choisi, donc avant un Ă©ventuel dĂ©part forcĂ© consĂ©cutif Ă la guerre ou Ă la persĂ©cution. Cette prĂ©cision est importante pour la prĂ©sente synthĂšse sur la famille Burstin, dont deux des membres, Osias et Ginette, nâont pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s Ă Rouen, mais Ă Limoges. Avant de fournir des rĂ©sultats en partie inĂ©dits sur le parcours et le sort de cette famille, je rappellerai tout dâabord quelles sources il est possible dâexploiter et de croiser pour une recherche micro-historique de ce type. Ă Rouen, le projet des PavĂ©s de MĂ©moire a pu dĂšs ses origines sâappuyer sur le travail minutieux rĂ©alisĂ© durant de longues annĂ©es par Françoise Bottois, ancienne enseignante dâhistoire-gĂ©ographie de lâacadĂ©mie de Rouen, sur les Juifs du Grand Rouen » de la pĂ©riode dâoccupation et la Shoah. Son livre De Rouen Ă Auschwitz[4], publiĂ© en 2015, restitue lâidentitĂ© des victimes et les situe dans lâespace urbain. Il dĂ©crit succinctement de nombreux parcours individuels, tout en inscrivant lâĂ©tude locale dans le contexte plus large de la persĂ©cution des Juifs dans la France occupĂ©e. Les chercheurs Ă©tant souvent confrontĂ©s Ă des sources lacunaires, voire contradictoires, il est nĂ©cessaire dâapporter rĂ©guliĂšrement des complĂ©ments et/ou des correctifs[5]. Ceux-ci nâempĂȘchent pas la persistance de zones dâombre, et il faut parfois sâen tenir Ă des hypothĂšses, y compris lorsque la fiabilitĂ© des sources disponibles est incertaine. La recherche biographique nâest donc jamais dĂ©finitive, car de nouvelles sources peuvent aussi ĂȘtre trouvĂ©es. Câest dans cette dĂ©marche que sâinscrit la prĂ©sente Ă©tude. Elle prend en compte le sort dâOsias Burstin, qui nâavait pas Ă©tĂ© recensĂ© comme Juif en octobre 1940 Ă Rouen â alors que ce recensement constitue souvent le point de dĂ©part de la recherche pour une ville donnĂ©e. Elle actualise aussi les informations sur le parcours de sa fille Ginette, qui a survĂ©cu Ă sa dĂ©portation Ă Auschwitz, alors que plusieurs publications ou bases de donnĂ©es indiquent quâelle y a Ă©tĂ© assassinĂ©e, sans doute sur la base de sources elles-mĂȘmes erronĂ©es[6]. Les sources exploitables pour reconstituer le parcours dâune victime sont nombreuses et variĂ©es ; elles sont internationales, nationales et locales. La consultation de diverses bases de donnĂ©es biographiques en ligne peut constituer un bon point de dĂ©part celle Ă©voquĂ©e plus haut du MĂ©morial de la Shoah ; celle de Yad Vashem, oĂč lâon trouve aussi des feuilles de tĂ©moignage dĂ©posĂ©es par les familles ; celles du ministĂšre français des ArmĂ©es Ă consulter sur le site MĂ©moire des hommes » ; celle encore des dĂ©tenus des camps dâAuschwitz sur la page internet dĂ©diĂ©e du musĂ©e[7]. Le musĂ©e dâAuschwitz dĂ©tient des archives Ă consulter sur place, mais ses archivistes peuvent aussi fournir aux chercheurs, Ă distance, des informations relatives Ă une victime Ă partir des sources dont ils disposent. Ă lâĂ©chelle internationale Ă©galement, les Arolsen Archives ancien Service International de Recherches â ITS, Ă©tablies en Allemagne, constituent le principal centre de documentation et dâinformation sur la persĂ©cution nationale-socialiste. Elles ont mis en ligne une partie de leurs collections, mais peuvent aussi envoyer des documents sur demande. Pour la France, des recherches sont possibles au Centre de Documentation Juive Contemporaine CDJC, MĂ©morial de la Shoah dont lâobjectif est, depuis ses origines, de documenter la persĂ©cution des Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale. On nâoubliera pas, surtout, le Service historique de la DĂ©fense sa division des archives des victimes des conflits contemporains DAVCC, basĂ©e Ă Caen, regroupe entre autres les dossiers de dĂ©portĂ©s ou internĂ©s de la Seconde Guerre mondiale, assassinĂ©s ou survivants, dont il sâagissait Ă lâorigine de faire valoir les droits. Pour reconstituer le parcours dâune famille et disposer dâĂ©lĂ©ments antĂ©rieurs Ă la dĂ©portation, la consultation des sources locales est incontournable. Pour Rouen, on sâappuiera notamment sur les Archives dĂ©partementales de Seine-Maritime elles disposent par exemple des fichiers du recensement des Juifs dâoctobre 1940 et des listes et procĂšs-verbaux dâarrestation pour les diffĂ©rentes rafles qui se sont succĂ©dĂ© dans lâagglomĂ©ration. Françoise Bottois a trĂšs largement exploitĂ© ces sources, parmi dâautres, pour rĂ©diger son livre Ă©voquĂ© plus haut, et Marie-Christine Hubert, chargĂ©e des recherches sur les fonds de la Seconde Guerre mondiale et associĂ©e au projet des Stolpersteine, peut fournir une aide aux chercheurs. Pour la prĂ©sente Ă©tude, les Ă©changes avec plusieurs historiens et historiennes dans diffĂ©rentes rĂ©gions, Françoise Bottois pour Rouen, mais aussi lâancien archiviste Bernard Reviriego[8] pour la Dordogne et Bernard Pommaret, chercheur qui a beaucoup travaillĂ© dans les Archives dĂ©partementales de la Haute-Vienne[9], se sont rĂ©vĂ©lĂ©s extrĂȘmement prĂ©cieux pour croiser ou comparer les informations et reconstituer au moins partiellement lâitinĂ©raire des membres de la famille Burstin qui avaient quittĂ© Rouen pour sâĂ©tablir en zone sud. La famille Burstin est originaire de Pologne. Osias Samuel est nĂ© le 24 mars 1893 Ă Rawa-Ruska et son Ă©pouse Anna est nĂ©e Blanfeld le 15 aoĂ»t 1898 Ă Brzezany. La Galicie, dont faisaient partie ces deux localitĂ©s, comptait une importante minoritĂ© de Juifs polonais principalement yiddishophones. RattachĂ©e Ă lâEmpire austro-hongrois au moment de leur naissance[10], la rĂ©gion redevient polonaise aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale. On ne sait pas quand ils se sont mariĂ©s[11], mais leur fille aĂźnĂ©e, Clara, naĂźt le 19 aoĂ»t 1923 Ă Vienne Autriche. ArrivĂ©s Ă Rouen en 1924 en tant que ressortissants polonais[12], Osias, Anna et Clara emmĂ©nagent rue Samuel Bochard puis sâinstallent durablement dans un quartier modeste de lâest de la ville[13], oĂč vivent aussi dâautres familles juives Ă©trangĂšres. La fille cadette, Ginette, naĂźt Ă Mont-Saint-Aignan le 20 avril 1926. Osias et Anna sont naturalisĂ©s Français le 18 septembre 1929, de mĂȘme que leur fille Clara nĂ©e Ă lâĂ©tranger[14] â alors que Ginette, nĂ©e en France, est dĂ©jĂ Française. De nombreuses familles juives Ă©trangĂšres arrivĂ©es Ă la mĂȘme Ă©poque demandent la nationalitĂ© française et sont soucieuses de sâintĂ©grer, comme en tĂ©moignent entre autres les prĂ©noms quâelles donnent Ă leurs enfants. Au moment des recensements de population de 1931 et 1936, la famille habite 12 rue du Rempart Martainville dans le quatriĂšme canton de Rouen[15]. Les parents sont petits commerçants. Dâabord commis-visiteur puis marchand de balais, Osias est ensuite marchand dâhabits[16] en 1936, un commerce de vĂȘtements neufs et dâoccasion Ă©tabli dans une loge sur le marchĂ© de la place Saint-Marc est inscrit Ă son nom au registre du commerce de Rouen. Anna, quant Ă elle, y a dĂ©jĂ Ă©tĂ© enregistrĂ©e en 1929 comme marchande ambulante en bonneterie[17] ; mais sans doute travaille-t-elle dĂ©sormais avec son mari. Dans les registres du recensement des Juifs, en 1940 cf. infra, leurs deux filles sont dĂ©clarĂ©es sans profession[18], et on ne dispose pas dâĂ©lĂ©ments concernant leur parcours scolaire ; peut-ĂȘtre aident-elles, Ă ce moment-lĂ , leur mĂšre sur le marchĂ©. Au moment du recensement des Juifs dâoctobre 1940, imposĂ© par les autoritĂ©s allemandes et effectuĂ© par les administrations françaises, Anna, Clara et Ginette rĂ©sident au 43 rue Victor Hugo, non loin de leur prĂ©cĂ©dente adresse â mais on ne sait pas Ă quel moment, entre 1936 et 1940, la famille Burstin y a emmĂ©nagĂ©. Un T rouge inscrit sur le registre du ContrĂŽle des IsraĂ©lites » indique que toutes trois font apposer le tampon Juive » sur leur carte dâidentitĂ©[19]. Osias, quant Ă lui, ne se fait pas recenser. On peut supposer quâil a quittĂ© Rouen entre mai ou juin 1940 et octobre 1940, puisque dans un dossier dâaprĂšs-guerre, sa fille Ginette indique quâil Ă©tait rĂ©fugiĂ© en zone libre »[20]. Il est possible quâil ait Ă©tĂ© dĂ©naturalisĂ©, Ă cette Ă©poque ou plus tard, en application de la loi du 23 juillet 1940 sur la rĂ©vision des acquisitions de nationalitĂ© française intervenues depuis 1927 sur diffĂ©rentes listes ultĂ©rieures de victimes du nazisme cf. infra, il apparaĂźt en effet comme Polonais. Sur les raisons du dĂ©part dâOsias Burstin, qui laisse donc sa famille Ă Rouen, il reste difficile de fournir des donnĂ©es fiables et surtout datĂ©es, mais plusieurs Ă©lĂ©ments permettent de penser quâil a rejoint un rĂ©seau de rĂ©sistance en zone non occupĂ©e. Son nom sans autre indication apparaĂźt en effet sur deux listes de rĂ©sistants polonais dans des publications diffĂ©rentes une liste de combattants juifs polonais de la POWN morts en France en 1944 », avec une brĂšve introduction prĂ©cisant quâelle comporte les noms des Juifs polonais en France occupĂ©e qui se sont portĂ©s volontaires pour rejoindre la POWN et sont tombĂ©s dans la lutte contre lâAllemagne en France, la plupart en 1944 Ă Lyon et dans les environs »[21] ; une liste polonaise des membres du mouvement de rĂ©sistance morts en France pour la libertĂ© »[22]. La POWN Organisation polonaise de lutte pour lâindĂ©pendance nâa Ă©tĂ© créée quâen 1941, mais regroupait les Ă©bauches de mouvements de rĂ©sistance qui avaient spontanĂ©ment prolifĂ©rĂ©, particuliĂšrement en zone libre »[23]. Un renseignement fourni par sa fille Ginette aprĂšs-guerre peut par ailleurs confirmer quâil a exercĂ© des activitĂ©s de rĂ©sistance Ă un moment ou Ă un autre Ă©voquant sa propre arrestation en mars 1944 cf. infra, elle indique que celle-ci a eu lieu Ă leur domicile de Limoges dans le cadre dâune perquisition de la Gestapo consĂ©cutive Ă lâarrestation dâOsias[24]. Ginette ne fait certes pas mention des activitĂ©s de rĂ©sistant de son pĂšre dans la demande dâattribution du titre dâinternĂ© politique quâelle adresse alors aux ministĂšre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre[25], mais peut-ĂȘtre Osias ne lâen avait-il pas informĂ©e pour la protĂ©ger. Il avait par ailleurs continuĂ©, Ă Limoges, Ă exercer sa profession de commerçant, dont on retrouve la mention sur divers documents. Ginette a rejoint son pĂšre en zone sud, sans sa mĂšre ni sa sĆur. Le 15 janvier 1943, sa prĂ©sence et celle dâOsias est attestĂ©e Ă Limoges câest le moment oĂč ils font apposer la mention Juif / Juive » sur leur carte dâidentitĂ©, en application de la loi du 11 dĂ©cembre 1942 â pour la zone sud cette fois, occupĂ©e depuis novembre. Ă ce moment-lĂ , ils rĂ©sident 5 place de la Motte dans le centre de Limoges[26]. Les sources consultĂ©es ne permettent pas de savoir Ă quelle date Ginette a quittĂ© Rouen, mais on peut supposer quâelle lâa fait Ă la fin de lâannĂ©e 1942 ou au dĂ©but de lâannĂ©e 1943, puisquâelle apparaĂźt encore sur une liste de Juifs rĂ©sidant Ă Rouen datĂ©e du 22 octobre 1942[27] et ne figure pas parmi les personnes dont on cherche Ă localiser la nouvelle adresse en vue de la rafle rouennaise de janvier 1943[28]. En revanche, on peut reconstituer avec plus de certitude le parcours de sa mĂšre Anna et de sa sĆur Clara, qui subissent le sort rĂ©servĂ© Ă la majoritĂ© des Juifs rouennais, de la discrimination Ă lâarrestation sur place puis Ă la dĂ©portation. En fĂ©vrier 1941, Anna, qui a repris, aprĂšs le dĂ©part de son mari, la loge du marchĂ© Saint-Marc que lui loue la ville de Rouen et oĂč elle vend des vĂȘtements, est dessaisie de son commerce. Dâabord gĂ©rĂ© par un administrateur provisoire, il est liquidĂ© en juin 1941, aprĂšs quâelle a Ă©tĂ© radiĂ©e du registre du commerce. AprĂšs sa spoliation, qui frappe aussi les autres commerçants juifs rouennais, elle nâa quasiment plus de moyens de subsistance[29]. En juin 1942, Anna, Clara et Ginette figurent sur une liste des Juifs de lâagglomĂ©ration rouennaise ayant retirĂ© leurs insignes » Ă©toiles jaunes[30], dont le port vient dâĂȘtre rendu obligatoire, pour la zone occupĂ©e, par lâordonnance allemande du 29 mai 1942. Lors de la troisiĂšme rafle de Juifs Ă Rouen, dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, opĂ©rĂ©e par la police française sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris transmis par la Sipo-SD rĂ©gionale, Anna et Clara Burstin sont arrĂȘtĂ©es Ă leur domicile rue Victor Hugo[31]. AprĂšs avoir passĂ© le reste de la nuit au centre dâaccueil » de la rue Poisson Ă Rouen, elles sont conduites, avec les autres personnes raflĂ©es, au camp de Drancy. Elles sont dĂ©portĂ©es par le convoi no 48 du 13 fĂ©vrier 1943 Ă Auschwitz-Birkenau oĂč elles sont assassinĂ©es, vraisemblablement dĂšs leur arrivĂ©e[32]. Dans la demande dâattribution du titre de dĂ©portĂ©e politique pour sa mĂšre quâelle remplit aprĂšs la guerre, Ginette indique quâelle a reçu une carte de Drancy en fĂ©vrier 1943, mais quâelle nâa eu depuis aucune nouvelle »[33]. Extrait dâune liste de Juifs arrĂȘtĂ©s Ă Rouen le 15/16 janvier 1943 ADSM 3352W2 Osias et Ginette Burstin sont arrĂȘtĂ©s le 21 mars 1944 Ă Limoges. Osias est arrĂȘtĂ© par les Allemands », en sortant dâune librairie », prĂ©cise Ginette aprĂšs-guerre dans la demande dâattribution du titre dâinternĂ© politique pour son pĂšre[34]. Il a manifestement Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Gestapo[35], place Dussoubs dans le centre-ville, selon les sources des Archives dĂ©partementales de la Haute-Vienne[36]. Ginette est quant Ă elle arrĂȘtĂ©e Ă leur domicile 5 place de la Motte, alors que la Gestapo y effectue une perquisition aprĂšs avoir arrĂȘtĂ© Osias[37]. Ils sont tous deux incarcĂ©rĂ©s Ă la prison de Limoges. De la prison de Limoges, Osias est amenĂ© avec 24 autres personnes Ă Sainte-Marie-de-Chignac, en Dordogne Ă une centaine de kilomĂštres, pour y ĂȘtre exĂ©cutĂ© le 27 mars 1944. Le massacre de Sainte-Marie-de-Chignac, qui sâinscrit dans une sĂ©rie de reprĂ©sailles consĂ©cutives Ă des actions de la RĂ©sistance en Dordogne, est perpĂ©trĂ© par un dĂ©tachement de la division Brehmer commandĂ© par le sous-lieutenant Michael Hambrecht, chef de la Sipo-SD de Dordogne 25 otages amenĂ©s de Limoges, des rĂ©sistants et une majoritĂ© de victimes juives, sont fusillĂ©s au lieu-dit Les Potences, Ă lâendroit oĂč, quelques jours plus tĂŽt, un convoi allemand a Ă©tĂ© attaquĂ© par la RĂ©sistance. Deux dâentre eux, seulement blessĂ©s, survivent[38]. Le nom de Burstein O. » figure sur la stĂšle de RiviĂšres basses Ă Sainte-Marie-de-Chignac, qui honore la mĂ©moire des 23 victimes de la barbarie allemande â 27 mars 1944 »[39]. Osias a pu ĂȘtre identifiĂ© par une ordonnance, dĂ©livrĂ©e par une pharmacie de Limoges, quâil portait sur lui le jour de son exĂ©cution câest sur cette base que la mairie de Sainte-Marie-de-Chignac Ă©tablit un bulletin de dĂ©cĂšs en 1953[40]. AprĂšs 1945, des documents comportant des erreurs ont rendu difficile, pour le ministĂšre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, la reconstitution exacte du parcours dâOsias Burstin. Ayant Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©tenu Ă Limoges, il a parfois Ă©tĂ© considĂ©rĂ©, Ă tort, comme fusillĂ© dans cette ville[41]. Ainsi Ginette a-t-elle eu, aprĂšs la guerre, beaucoup de difficultĂ©s Ă obtenir des informations fiables sur ce quâĂ©tait devenu son pĂšre. De Limoges, Ginette Burstin est transfĂ©rĂ©e Ă Drancy le 7 avril 1944 et dĂ©portĂ©e Ă Auschwitz-Birkenau par le convoi no 71 du 13 avril 1944[42]. Sur la liste de dĂ©portation, sa profession indiquĂ©e est magasiniĂšre[43]. Ă lâarrivĂ©e du convoi, dans la soirĂ©e du 15 avril 1944[44], elle est sĂ©lectionnĂ©e pour le travail sous le matricule 78573. Elle a Ă peine 18 ans au moment oĂč elle entre dans le camp. Ginette Kolinka, survivante du convoi 71, ne se souvient pas de Ginette Burstin ; elle a un vague souvenir dâune Ginette jeune, mais ce prĂ©nom Ă©tait trĂšs courant Ă lâĂ©poque, prĂ©cise-t-elle elle-mĂȘme[45]. Les archives du musĂ©e dâAuschwitz mâont transmis sa fiche de travail Arbeitseinsatz », qui comporte toutefois trĂšs peu dâinformations son nom et son prĂ©nom orthographiĂ© Genette », sa date de naissance, son matricule, sa nationalitĂ© Juive française » et sa profession dâorigine vendeuse. Les cases relatives aux commandos et besognes auxquels elle a Ă©tĂ© affectĂ©e sont vierges. Ginette survit. Elle est libĂ©rĂ©e le 27 janvier 1945 par lâArmĂ©e rouge. Elle est alors hospitalisĂ©e sur place, Ă lâhĂŽpital de la Croix-Rouge polonaise installĂ© dans le camp principal Auschwitz I[46]. Elle fait ainsi partie des quelque 7000 dĂ©tenus qui nâont pas pu faire les marches de la mort » et se trouvaient donc encore au camp Ă lâarrivĂ©e des SoviĂ©tiques, trĂšs malades ou extrĂȘmement affaiblis. Ginette apparaĂźt sur une liste de ressortissants français prĂ©sents au camp dâAuschwitz » datĂ©e du 14 avril 1945, mais ne figure plus sur la liste complĂ©mentaire de 17 Français qui y sont encore le 14 juin 1945[47]. Sans doute a-t-elle quittĂ© Auschwitz juste avant cette seconde date, car elle est rapatriĂ©e par Marseille le 7 juillet 1945[48]. Les transports de rapatriement de Français libĂ©rĂ©s au moment de lâavance des troupes soviĂ©tiques empruntaient lâitinĂ©raire suivant de Katowice Ă Odessa, par la mer Noire et la MĂ©diterranĂ©e jusquâĂ Marseille. Le navire alliĂ© Ascanius, qui transportait plus de 1900 prisonniers de guerre et dĂ©portĂ©s dont une centaine de femmes, semble ĂȘtre parti dâOdessa le 22 juin 1945. Il arrive dans le port de Marseille dans la journĂ©e du 7 juillet et les rapatriĂ©s sont conduits au centre de la Madrague â lâun des principaux centres dâaccueil en France â, quâils quittent aprĂšs avoir reçu un colis alimentaire, des tickets dâalimentation et une petite somme dâargent[49]. De retour Ă Limoges oĂč elle se rĂ©installe sa prĂ©sence y est attestĂ©e en aoĂ»t 1945, Ginette Burstin engage immĂ©diatement des recherches concernant le sort de son pĂšre[50] â quâelle poursuit auprĂšs du ministĂšre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre jusque dans les annĂ©es 1950[51]. Elle-mĂȘme bĂ©nĂ©ficie, Ă son retour de dĂ©portation, des aides du COSOR / COJASOR ComitĂ© des Ćuvres sociales des organisations de la RĂ©sistance / ComitĂ© juif dâaction sociale et de reconstruction sa fiche mentionne quâelle est dans un Ă©tat de trĂšs grande dĂ©pression nerveuse » et quâ un secours est trĂšs nĂ©cessaire »[52]. Peu aprĂšs son retour, elle rend nĂ©anmoins visite Ă ses anciennes voisines Ă Rouen, Linda, Pauline et Gaby Ganon, sans doute pour obtenir des informations sur le sort de sa mĂšre et de sa sĆur dans les demandes quâelle remplit ultĂ©rieurement, elle nomme en effet Madame Ganon comme tĂ©moin de lâarrestation dâAnna et de Clara en janvier 1943[53]. Il semble quâĂ lâoccasion de cette visite, elle leur ait fait part de son dĂ©sir dâĂ©migrer au plus vite aux Ătats-Unis[54]. Une fiche datĂ©e de 1948 conservĂ©e aux Arolsen Archives montre en tout cas quâun dossier de demande dâĂ©migration a Ă©tĂ© ouvert Ă son nom auprĂšs du Joint » American Jewish Joint Distribution Committee[55]. On peut supposer que Ginette avait de la famille aux USA â les Burstin originaires de Pologne y sont nombreux â mais que sa demande dâimmigration nâa donc pas abouti. Au plus tard en 1947, elle rĂ©side Ă Paris. En 1953, elle exerce la profession dâaide-comptable et est encore cĂ©libataire[56]. On apprend par son acte de dĂ©cĂšs quâelle sâest ensuite mariĂ©e. Elle dĂ©cĂšde le 26 aoĂ»t 1988 Ă son domicile de Clichy-la-Garenne. Les informations croisĂ©es sur le sort quâont subi les quatre membres de la famille Burstin de Rouen donnent un aperçu de la mise en Ćuvre de la Shoah en France[57], dans la zone occupĂ©e et dans la zone dite libre oĂč se sont rĂ©fugiĂ©s de nombreux Juifs, mais qui est envahie Ă son tour en novembre 1942. DiscriminĂ©s, fichĂ©s, dĂ©possĂ©dĂ©s de leurs biens, stigmatisĂ©s par lâĂ©toile jaune en zone occupĂ©e et par un tampon spĂ©cial apposĂ© sur leur carte dâidentitĂ© dans toute la France, les Juifs français et Ă©trangers sont systĂ©matiquement traquĂ©s, arrĂȘtĂ©s, dĂ©portĂ©s, avec la complicitĂ© de lâĂtat français et des administrations françaises. Quand ils ne sont pas victimes de la dĂ©portation â le sort trĂšs largement majoritaire des Juifs de France assassinĂ©s â, ils sont exĂ©cutĂ©s comme Osias, sorti de la prison oĂč il a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© pour ĂȘtre fusillĂ©. Peu de dĂ©portĂ©s juifs rentrent des camps comme Ginette, qui, extrĂȘmement affaiblie par des mois de travaux forcĂ©s et de mauvais traitements Ă Auschwitz, doit encore affronter la disparition de sa mĂšre, de son pĂšre et de sa sĆur. Ă 19 ans au moment de son retour, elle est, avec Denise Holstein, qui vit encore aujourdâhui et a longtemps tĂ©moignĂ© de ce quâelle avait subi, la seule jeune femme rouennaise rescapĂ©e dâAuschwitz â parmi les quelque 300 Juifs de lâagglomĂ©ration arrĂȘtĂ©s sur place ou hors du dĂ©partement, dont 241 au moins, et sans doute davantage, ne sont pas rentrĂ©s des camps de concentration et des centres de mise Ă mort[58]. Au printemps 2021, Ă lâoccasion de la deuxiĂšme phase du projet des Stolpersteine, quatre PavĂ©s de MĂ©moire doivent ĂȘtre posĂ©s devant le 43 rue Victor Hugo, dans le centre de Rouen, pour honorer la mĂ©moire dâOsias, dâAnna, de Clara, assassinĂ©s, et de Ginette, aujourdâhui dĂ©cĂ©dĂ©e et Ă laquelle sans doute personne nâa encore pu rendre hommage. NOTES [1] Voir Ces objectifs sont rappelĂ©s dans C. Bouillot, Stolpersteine dans lâagglomĂ©ration rouennaise les enjeux europĂ©ens et locaux dâun projet mĂ©moriel, Ă©ducatif et citoyen », in LâAtelier des Savoirs, [2] Cette base est rĂ©guliĂšrement actualisĂ©e, comme pour les quatre membres de la famille Burstin, sur lesquels ValĂ©rie Kleinknecht, du MĂ©morial, a rĂ©digĂ© en septembre 2020 de nouvelles notices reposant sur la synthĂšse des recherches que jâavais commencĂ© Ă Ă©tablir. [3] S. Klarsfeld, MĂ©morial de la DĂ©portation des Juifs de France, Paris, Fils et filles des dĂ©portĂ©s juifs de France, 2012 nouvelle Ă©dition ; lâĂ©dition originale date de 1978. [4] F. Bottois, De Rouen Ă Auschwitz les Juifs du Grand Rouen » et la Shoah, 9 juin 1940-31 juillet 1944, Nice, Ovadia, 2015. Une réédition corrigĂ©e et augmentĂ©e est prĂ©vue pour 2021. [5] Ce que F. Bottois a fait elle-mĂȘme pour la premiĂšre Ă©dition de notre projet, en rĂ©digeant des biographies par famille bientĂŽt disponibles en ligne sur [6] Câest le cas pour la base de donnĂ©es des noms des victimes de la Shoah de Yad Vashem qui sâappuie ici sur lâĂ©dition de 1978 du MĂ©morial de la dĂ©portation des Juifs de France, et pour la premiĂšre Ă©dition du livre de F. Bottois citĂ© prĂ©cĂ©demment. [7] ; ; [8] Ancien conservateur en chef du patrimoine aux Archives dĂ©partementales de la Dordogne et auteur de lâouvrage Les Juifs en Dordogne 1939-1944 de lâaccueil Ă la persĂ©cution, PĂ©rigueux, Ăditions Fanlac / Archives dĂ©partementales de la Dordogne, 2003. [9] Ancien professeur agrĂ©gĂ© dâhistoire-gĂ©ographie et auteur dâun manuscrit non publiĂ© sur les dĂ©portĂ©s de la Haute-Vienne. [10] Voir lâacte de naissance dâOsias bilingue allemand-polonais sur la base Jewish Records of Poland. [11] Ginette Burstin prĂ©cise aprĂšs la guerre que ses parents se sont mariĂ©s Ă lâĂ©tranger. DAVCC, AC21P431978 dossier Osias Burstin, courrier du [12] Archives dĂ©partementales de Seine-Maritime ADSM, 22W/Z11648 dossier dâĂ©tranger dâAnna Burstin. Pour Osias, le dossier dâĂ©tranger nâa pas Ă©tĂ© retrouvĂ©. [13] On les trouve en 1926 rue du Ruissel dans le 3e canton, ADSM, 6M0675. [14] Archives nationales en ligne, BB/11, 17765 X 29. [15] ADSM, 6M0686/6M0728. [16] Ibid., 6M0675/6M0686/6M0728 recensements de population de 1926, 1931 et 1936. [17] Ibid., 6U8/451 et 6U8/446 fiches individuelles et extraits du registre analytique, communiquĂ©s par Hubert. Le commerce dâOsias Burstin est enregistrĂ© le 5 novembre 1936 sous le numĂ©ro 29557. [18] Ibid., 3352W2, ContrĂŽle des IsraĂ©lites ». [19] Ibid. Pour le contexte, voir F. Bottois, op. cit., p. 41-52. [20] DAVCC, AC21P431978. [21] Ce document est associĂ© Ă une entrĂ©e Osias Burstin » sur la base de donnĂ©es des victimes de Yad Vashem. Il sâagit visiblement dâun extrait dâun ouvrage polonais, mais sans indication de source. Introduction traduite ici du polonais. [22] Extraite de lâouvrage Dzieje Armii Polskiej we Francji 1939-1945 histoire de lâarmĂ©e polonaise en France, par LâHopitalier, Cpt., Paris, Montbrun, 1950, p. 208. Copie transmise par B. Pommaret. [23] Elle dĂ©pendait du gouvernement polonais de Londres et menait notamment des activitĂ©s dans le domaine du renseignement. Voir Bruno Drweski, La POWN un mouvement de rĂ©sistance polonais en France », in Revue des Ătudes slaves, 1987, Tome 59, fascicule 4, p. 741-752. [24] DAVCC, AC21P719928 dossier Ginette Burstin, soulignĂ© par moi. Je remercie Chantal Dossin de mâavoir transmis ce dossier que je nâavais pas encore pu consulter sur place. [25] Ibid., AC21P431978. [26] Informations de B. Pommaret. Sources Archives dĂ©partementales de la Haute-Vienne ADHV, 993W224. [27] ADSM, 54W5320. [28] Du moins, on nâen retrouve pas la trace dans les dossiers correspondants, ADSM, 3352W2. [29] F. Bottois, op. cit., p. 100-101. Dans le dossier dâaryanisation CDJC, AJ38/4 980, 1775, il est question de la radiation de Mme Burstin du registre du commerce en date du 7 juin 1941 », alors que sur le registre du commerce de Rouen lui-mĂȘme, câest Osias qui est considĂ©rĂ© comme radiĂ© Ă cette date ADSM, 6U8/451. [30] ADSM, 3352W2. [31] Sur le contexte et lâorganisation de cette rafle, destinĂ©e Ă liquider le dĂ©partement [de Seine-InfĂ©rieure] de ses Juifs », voir F. Bottois, op. cit., p. 211-227. [32] Sources F. Bottois, op. cit. ; ADSM, 3352W2 ; CDJC/MĂ©morial de la Shoah. Anna et Clara Burstin apparaissent comme mortes en dĂ©portation au JORF du arrĂȘtĂ© du Leur date officielle de dĂ©cĂšs est le 18 fĂ©vrier 1943 il sâagit dâune date prĂ©sumĂ©e 5 jours aprĂšs le dĂ©part du convoi, Ă©tablie par les services de lâĂ©tat civil de Rouen en 1963. Voir DAVCC, AC21P431976 dossier Anna Burstin. [33] Ibid. [34] DAVCC, AC21P431978. [35] On retrouve les noms de Samuel Burstein, Polonais, et Ginette Burstein [sic] sur une liste de civils de Limoges dĂ©portĂ©s ou torturĂ©s, avec la date du et la mention de la Gestapo CDJC, CCXV-43. [36] Information de B. Pommaret. Sources ADHV, 646W187 et 986W540. [37] DAVCC, AC21P719928. [38] Voir B. Reviriego, Les Juifs en Dordogne, op. cit., p. 240-242, 305 ; notice Burstin Osias par Bernard Reviriego, version mise en ligne le derniĂšre modification le ; notice Sainte-Marie-de-Chignac Dordogne, 27 mars et 1er avril 1944 par Bernard Reviriego, Dominique Tantin, version mise en ligne le derniĂšre modification le Sur ce massacre et lâimplication de la division Brehmer dans la politique gĂ©nocidaire, voir aussi lâarticle Aktion Brehmer », [39] Voir la stĂšle et la nouvelle plaque de 2019, [40] DAVCC, AC21P431978, bulletin Ă©tabli le Information confirmĂ©e par B. Reviriego dans un Ă©change avec lâauteure. [41] Voir les documents contradictoires dans les fonds de la DAVCC et du CDJC dont il nâest pas toujours possible de connaĂźtre lâorigine, notamment lâerreur en LVII-30. Sur deux autres listes LVII-17 et LVII-69 Ă©manant dâautoritĂ©s de Dordogne, Osta [sic] Burstin, de nationalitĂ© polonaise, ou Burstino [sic] Osias, domiciliĂ© Ă Limoges, est bien considĂ©rĂ© comme exĂ©cutĂ© en Dordogne le sur la liste LVII-69, il figure, plus prĂ©cisĂ©ment, parmi les victimes du massacre de Sainte-Marie-de-Chignac. En CCXV-44, ce qui a pu prĂȘter Ă confusion, il apparaĂźt sur une liste des personnes fusillĂ©es aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©tenues Ă la prison de Limoges ». Le la mairie de Limoges Ă©tablit mĂȘme un acte de dĂ©cĂšs Ă son nom AC21P431978. [42] DAVCC, AC21P719928. [43] MĂ©morial de la Shoah, base des victimes, extrait de la liste du convoi 71. [44] On connaĂźt cette date par des tĂ©moins, comme Simone Veil. Elle figure aussi, pour lâarrivĂ©e de Ginette au camp, sur une liste de survivants dâAuschwitz, voir note 47. [45] Entretien tĂ©lĂ©phonique avec lâauteure, [46] RĂ©ponse du des archives du musĂ©e dâAuschwitz, sur la base de diffĂ©rents documents post-libĂ©ration. [47] Arolsen Archives Online-Collections, List of French in CC Auschwitz, 8005303. [48] DAVCC, AC21P719928. [49] Informations communiquĂ©es par Robert Mencherini, ancien professeur des universitĂ©s, dâaprĂšs les Archives dĂ©partementales des Bouches-du-RhĂŽne et la presse locale. Voir aussi son livre, La LibĂ©ration et les annĂ©es tricolores 1944-1947, tome 4 de Midi rouge, ombres et lumiĂšres. Une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-RhĂŽne de 1930 Ă 1950, Paris, Syllepse, 2014, ici p. 214-218. [50] Information de B. Pommaret. Source ADHV, 11J4. [51] DAVCC, AC21P431978. [52] Information de B. Pommaret. Source ADHV, 47J3. [53] DAVCC, AC21P431976/AC21P431977. Linda Ganon et ses deux filles, qui ont Ă©chappĂ© Ă la dĂ©portation grĂące Ă un mĂ©decin qui les a cachĂ©es, habitaient au 41 rue Victor Hugo Ă Rouen oĂč la police Ă©tait venue les arrĂȘter en mĂȘme temps que leurs voisines. [54] Dans un courrier adressĂ© en 2001 au MĂ©morial de la Shoah pour demander lâinscription de Ginette sur le Mur des Noms, Pauline Schmied nĂ©e Ganon, aujourdâhui dĂ©cĂ©dĂ©e, supposait mĂȘme quâelle Ă©tait partie dĂšs 1945 aux USA information communiquĂ©e par ValĂ©rie Kleinknecht. Gaby, quant Ă elle, nâa pas oubliĂ© cette visite de Ginette Burstin, mais elle nâen a malheureusement plus de souvenirs prĂ©cis. Entretien tĂ©lĂ©phonique avec Gaby Bardavid nĂ©e Ganon, [55] Arolsen Archives Online-Collections, 03010301 oS, Index Card, AJDC, Ămigration Service Paris. [56] DAVCC, AC21P719928. [57] Pour une synthĂšse de ses Ă©tapes et de sa mise en Ćuvre, voir Jacques Fredj, Les Juifs de France dans la Shoah, Paris, Gallimard / MĂ©morial de la Shoah, 2011. [58] F. Bottois, op. cit., p. 299, et p. 302-303 pour lâĂ©vocation des survivants. Pour citer ce texte Corinne Bouillot, âLa famille Burstin de Rouen, victime de la Shoah mĂ©thodes et rĂ©sultats dâune recherche documentaireâ, dans L'Atelier des Savoirs, 7 novembre 2020, ConsultĂ© le 16 aoĂ»t 2022.Ila publiĂ© deux livres sur ce sujet "Objectif Rouen" et "De Rouen Ă Hiroshima" et un 3e sur le bombardement britannique du 18/19 avril 1944. Paul Le Trevier a co Ă©crit deux films sur ce thĂšme du 17 aout 1942, l'un avec France tĂ©lĂ©visions et l'autre avec RMC dĂ©couverte. RelatedSearches. place du 19 avril 1944 rouen âą place du 19 avril 1944 rouen photos âą place du 19 avril 1944 rouen location âą place du 19 avril 1944 rouen address âą
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